L’oraison de recueillement (Thérèse d’Avila)

« Je tâchais autant que possible de vivre en gardant en moi la présence de Jésus-Christ, notre Bien et Seigneur, et c’était là mon mode d’oraison » (Vie 4, 7).

1) Thérèse est « rentrée en elle-même »… 2) Elle y garde la présence de Jésus-Christ… 3) Elle fait oraison en s’entretenant avec Lui…

1. Rentrer en soi et faire silence…

a) Des actes simples : un bref examen de conscience, une confession de ses péchés, le signe de croix, s’exposer à la miséricorde de Dieu…

b) Chercher à mettre au repos (ou en silence) ses « puissances » (c.-à-d. les cinq sens externes et les facultés internes : mémoire, intelligence et volonté). Essayer (autant que possible !) de ne pas se soucier de ce qu’elles peuvent réclamer, non pas pour « faire le vide », mais pour se préparer à la Rencontre… Le silence et la solitude aident. Avec l’habitude, ce silence intérieur deviendra plus facile…

2. « Réaliser » et garder la présence du Christ en soi…

Tel est le recueillement proprement dit, au sens chrétien. Trois actes simples aussi :

a) « Considérer » : prendre conscience de la présence et de l’identité de Celui à qui on s’adresse… Au-dedans, ce n’est pas l’oisiveté, le vide ou la passivité, mais la conscience « éveillée »…

b) « Se représenter » le Christ présent « en son humanité ». On peut se Le représenter auprès de soi ou devant soi mais, surtout « en soi » parce qu’Il habite réellement le château de l’âme…

c) « Echanger les regards… » « Comme ici-bas deux personnes qui s’aiment beaucoup et se comprennent bien semblent s’entendre sans échanger un signe, rien qu’en se regardant » (V 27, 10). « Je ne vous demande pas pour le moment de penser à lui, ni de beaucoup raisonner, ni d’appliquer votre entendement à de grandes et délicates considérations ; je ne vous demande que de le regarder. (…) Considérez (…) qu’il n’attend que cela, que nous le regardions » (C 26, 3).

3. S’entretenir avec le Christ…

a) Parfois nous sortons du silence et nous lui parlons avec franchise, simplicité, spontanéité. « Nous pouvons nous représenter nous-même devant le Christ, nous exercer à vivement nous éprendre de son Humanité sacrée, vivre en sa présence, lui parler, lui demander ce dont nous avons besoin, nous plaindre à lui de nos peines, nous réjouir avec lui de nos joies, et ne pas l’oublier pour autant, sans chercher de prières apprêtées, mais des mots conformes à nos désirs et à nos besoins » (V 12, 2).

b) A certains moments, nous ne pouvons pas demeurer dans la spontanéité et nous prenons appui sur « quelque chose », en particulier l’Ecriture ; non pas pour nous adonner à une méditation « discursive » (un grand travail de l’entendement) mais pour aider la volonté à s’enflammer d’amour pour le Seigneur… « J’ai toujours aimé les paroles de l’Evangile, elles m’ont toujours mieux aidée à me recueillir que les livres très bien composés (…) » (C 21, 4). Il ne s’agit pas seulement d’être spectateur des scènes évangéliques, mais de nous y impliquer, d’y participer, d’y intervenir, spécialement dans les scènes de la Passion du Christ, qui favorisent la méditation « amoureuse ». Quand l’amour est « enflammé », nous pouvons revenir à un entretien plus spontané ou à une oraison de simple regard…

c) Si nous demeurons dans la sécheresse ou les distractions, nous pouvons aussi recourir à un livre, non pas pour transformer l’oraison en un temps de lecture spirituelle, mais pour ouvrir la voie au cœur… Et encore : « (…) tâchez d’avoir une image, ou un portrait de ce Seigneur qui soit à votre goût, non pas pour la porter sur votre cœur sans jamais la regarder, mais pour lui parler souvent ; il vous inspirera ce que vous devez lui dire » (C 26, 9).

Les personnes qui s’engagent dans l’oraison « de recueillement », écrit Thérèse, « feront beaucoup de chemin en peu de temps. Ainsi, celui qui voyage sur un navire : pour peu qu’il ait bon vent atteint le terme du voyage en quelques jours, alors que ceux qui vont par voie de terre mettent plus de temps » (C 28, 5).

« (…) je vous confesse que je n’ai jamais connu la satisfaction dans la prière jusqu’à ce que le Seigneur m’ait appris cette manière ; et j’ai trouvé cette habitude de recueillement en soi-même si fructueuse que j’ai tenu à vous en parler très longuement » (C 29, 7).

(V = Vie ; C = Chemin de perfection).

Cfr https://www.carmel.asso.fr/La-pratique-de-l-Oraison.html 

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