Charte des Ecoles d’oraison
1. La vocation des Ecoles d’oraison
L’oraison chrétienne est une forme de prière intérieure et silencieuse, prolongée et régulière, un cœur à cœur avec Dieu. Elle consiste à donner à Dieu chaque jour un temps où l’on se rend disponible à sa Parole et à son action dans le but d’être uni à Lui dans toute la vie ; Dieu appelle chacun de nous à son intimité divine. Mais il n’y a pas de définition unique de l’oraison ; chaque Ecole est libre de l’adapter.
La vocation des Ecoles d’oraison est d’aider les personnes qui le désirent à commencer ou à approfondir la pratique de l’oraison, afin que celle-ci nourrisse leur vie quotidienne et envahisse peu à peu tout leur être.1
2. Les animateurs d’Ecole d’oraison et la vie ecclésiale
Les animateurs d’Ecole sont des témoins confirmés dans leur vie de foi, ils pratiquent eux-mêmes l’oraison, veillent à la mettre au cœur de leur vie et se sentent appelés à la transmettre aux autres.
Les Ecoles, mobiles ou stables, s’inscrivent en lien avec une maison ou un institut religieux, ou en lien avec une ou plusieurs paroisses (avec l’approbation des curés) mais, dans tous les cas, elles se développent en accord avec l’évêque du lieu. Elles sont parfois reconnues officiellement comme un service diocésain.
Les animateurs ont à coeur de discerner l’opportunité de susciter de nouvelles sessions dans leur région (ou pour différentes catégories de personnes) ou de nouvelles Ecoles dans les environs. Mais ils sont attentifs aussi au besoin d’enracinement et d’approfondissement de l’oraison chez les anciens participants.
Dans la fidélité à l’Eglise Catholique, l’enseignement des écoles d’oraison est fondé sur l’Ecriture et s’inspire principalement de l’enseignement du Christ2 et des maîtres spirituels chrétiens, dans l’ouverture à toutes les spiritualités chrétiennes.3
Dans l’esprit comme dans l’organisation des Ecoles, les animateurs accordent une place toute spéciale à la Mère de Dieu à qui les Ecoles d’oraison ont été consacrées (à Lourdes le 1er décembre 2012).
Ils sont attentifs également à la dimension œcuménique et à la promotion de l’unité de la prière de tous les croyants.
3. La pédagogie des Ecoles d’oraison
Elle repose sur des enseignements théoriques et pratiques simples, dispensés par une équipe de laïcs en lien avec un prêtre. Les rencontres comportent des temps d’enseignement, d’oraison, d’échanges et de témoignages.
Mais à part cela, les animateurs choisissent les formes pédagogiques qui leur semblent les meilleures (soirées, journées, récollections…).
Ils invitent les participants à assister à l’ensemble de la session organisée par l’Ecole, et à la pratique quotidienne de l’oraison.
4. La solidarité entre les Ecoles
Les animateurs des Ecoles ont à coeur de s’entraider dans leur tâche, spirituellement et pédagogiquement. Ils se sentent concernés par le partage des expériences, notamment lors du rassemblement biennal des responsables. Depuis 2006, les Ecoles en assemblée plénière se sont engagées à soutenir financièrement la mission de l’équipe de coordination pour le service de toutes les Ecoles.
(texte revu et approuvé en assemblée plénière, Bordeaux 2014)
1« Plus de gens qu’on ne le croit seraient capables de faire oraison, mais personne ne leur a appris. Or, sans cette intériorité, les baptisés s’essoufflent, leur action devient cymbale sonore et même leur pratique religieuse, quand elle existe, se dessèche (…). Oui, chers Frères et Sœurs, nos communautés chrétiennes doivent devenir d’authentiques ‘écoles’ de prière, où la rencontre avec le Christ ne s’exprime pas seulement en demande d’aide, mais aussi en action de grâce, louange, adoration, contemplation, écoute, affection ardente, jusqu’à une vraie ‘folie’ du cœur. Il s’agit donc d’une prière intense, qui toutefois ne détourne pas de l’engagement dans l’histoire: en ouvrant le cœur à l’amour de Dieu, elle l’ouvre aussi à l’amour des frères et rend capable de construire l’histoire selon le dessein de Dieu. » (Jean-Paul II, Lettre apostolique « Vers un nouveau millénaire », 6 janvier 2001, 32-33). « Pour cette pédagogie de la sainteté, il faut un christianisme qui se distingue avant tout dans « l’art de la prière » (Jean-Paul II, 29 septembre 1982).
2« Seigneur, apprends-nous à prier » (Luc 11,1).
3« Les spiritualités chrétiennes participent à la tradition vivante de la prière et sont des guides indispensables pour les fidèles. Elles réfractent, dans leur riche diversité, la pure et unique lumière de l’Esprit Saint » (Catéchisme de l’Eglise catholique 2684).