Thérèse d’Avila
« Je puis dire ce que je sais par expérience : malgré les erreurs commises, celui qui a commencé à faire oraison ne doit pas y renoncer ; c’est le moyen pour lui de se guérir ; sans l’oraison, ce serait beaucoup plus difficile. (…)
Quant à ceux qui n’ont pas encore commencé, pour l’amour du Seigneur je les conjure de ne pas se priver d’un si grand bien » (Vie 8,5).
« (…) tout consiste en une ferme détermination très déterminée de ne point s’accorder de répit jusqu’à ce qu’on y atteigne, coûte que coûte (…) » (Chemin 21,2).
30 minutes pour Dieu?
André Sève
« Pour être un ‘élan vers Dieu’, pour entrer dans l’esprit d’oraison et s’y maintenir, il faut un très spécial rendez-vous quotidien avec Dieu. Tous les gens d’expérience sont d’accord sur ce point. Seulement je crois qu’on ne montre pas assez quelle homogénéité doit exister entre le temps de l’oraison et la vie quotidienne (…) Le grand pas à faire avant de se décider à (…) l’oraison, c’est d’accepter comme vraie réalité, comme vérité soleil, le fecisti ad te [c’est-à-dire que Dieu m’a fait pour lui]. Ce sera dur à vivre. Concrètement, cela signifie que je voudrais faire de toute prière (personnelle ou liturgique) des retrouvailles avec Dieu, que je voudrais me donner à mes frères avec l’amour même de Dieu. Ce sont ces désirs qu’on peut appeler état d’oraison, climat d’oraison. Et dans ce climat, vous pourrez en faire l’expérience, pas de difficultés pour trouver 30 minutes par jour.Loin d’être un bain d’irréalité, elles apparaissent alors comme le plus réel de notre vie. Voilà la base de départ la plus sûre pour s’engager dans l’oraison quotidienne. Je parle d’expérience. C’est le jour où j’ai compris l’extrême réalisme du temps consacré à l’oraison que j’ai eu envie de la reprendre, et je me demande ce qui pourrait maintenant me déraciner de là. Les rares fois où j’ai retrouvé la démangeaison de faire dix autres choses très urgentes, plutôt que de perdre ces 30 minutes, j’ai passé ma journée dans la confusion et l’irréalité. Ce ’bout de temps-là’ refait de nous un homme normal. Normal selon la foi, bien sûr. Mais après quelle normalité voulons-nous courir? » (Trente minutes pour Dieu, Introduction).