Lc 11,1
Il advint, comme Jésus était quelque part à prier, quand il eut cessé, un de ses disciples lui dit: « Seigneur, apprends-nous à prier, comme Jean l’a appris à ses disciples. »
Il leur dit: « Lorsque vous priez, dites: Père, que ton Nom soit sanctifié; que ton règne vienne; donne-nous chaque jour notre pain quotidien; et remets-nous nos péchés, car nous-mêmes remettons à quiconque nous doit; et ne nous soumets pas à la tentation. »
Comment faire oraison?
Le principe est résumé dans ce passage de l’Evangile !
D’une part, la prière est « donnée » par Jésus, en réponse ici à une demande, et cela se passe dans un contact direct avec le Maître de la prière;
d’autre part, le contenu de l’enseignement est résumé dans une « prière vocale »: le Notre Père (ou « oraison dominicale »).
Un contact direct avec Jésus qui prie
La prière « s’apprend » mais c’est par un contact direct avec le Maître de la prière !
Tous les enseignements sur la prière (livres, sessions, internet) et toutes les méthodes n’ont d’utilité qu’à condition de chercher effectivement, dans la prière, le contact avec le seul Maître de la prière. La prière chrétienne ne s’apprend qu’en priant avec Jésus.
C’est dans cet unique esprit qu’une « Ecole » d’oraison chrétienne peut, avec d’authentiques priants, proposer un « enseignement ».
L’oraison est une « activité » : on utilise l’expression « faire » oraison (même si c’est surtout, et en tout, Dieu qui « fait »…) ; quand on prie, on se demande d’emblée ce qu’il faut « faire »…
La première chose à « faire », c’est d’être avec le Maître de la prière. Quelle que soit la façon de prier, pour « faire oraison », il convient de chercher le contact avec Jésus et avec le Père.
Une méthode « d’oraison » vraiment chrétienne ne propose jamais de « faire le vide », ni de « faire des considérations sur Dieu », ni « de chercher des sensations et des émotions » à l’occasion de la prière. Mais toujours, elle propose de chercher dans la foi « Celui que notre coeur aime » (Ct 3,1).
L’enseignement de « l’oraison dominicale »
Tout ce qu’on peut apprendre sur la prière, ce qu’il faut faire et la manière de le faire, se trouve contenu dans les mots de cette prière. Elle est même « le résumé de tout l’Evangile » (Tertullien).
Le disciple « veut » prier comme son Maître, et donc une méthode de prière est bonne si elle aide à vivre « ce que » dit le Notre Père et « comment » il le dit.
Catéchisme de l’Eglise catholique
2601 « Un jour, quelque part, Jésus priait. Quand il eut fini, un de ses disciples lui demanda: Seigneur, apprends-nous à prier » (Lc 11, 1). N’est-ce-pas d’abord en contemplant son Maître prier que le disciple du Christ désire prier? Il peut alors l’apprendre du Maître de la prière. C’est en contemplant et en écoutant le Fils que les enfants apprennent à prier le Père.
2759 (…) C’est en réponse à cette demande que le Seigneur confie à ses disciples et à son Eglise la prière chrétienne fondamentale. S. Luc en donne un texte bref (de cinq demandes: cf. Lc 11, 2-4), S. Matthieu une version plus développée de sept demandes: (cf. Mt 6, 9-13). C’est le texte de S. Matthieu que la tradition liturgique de l’Eglise a retenu:
Notre Père qui es aux cieux,
que ton Nom soit sanctifié,
que ton Règne vienne,
que ta Volonté soit faite sur la terre comme au ciel.
Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour,
pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés,
et ne nous laisse pas entrer en tentation,
mais délivre-nous du Mal.
2765 L’expression traditionnelle « Oraison dominicale » [c’est-à-dire « prière du Seigneur »] signifie que la prière à Notre Père nous est enseignée et donnée par le Seigneur Jésus. Cette prière qui nous vient de Jésus est véritablement unique: elle est « du Seigneur ». D’une part, en effet, par les paroles de cette prière, le Fils unique nous donne les paroles que le Père lui a données (cf. Jn 17, 7): il est le Maître de notre prière. D’autre part, Verbe incarné, il connaît dans son cœur d’homme les besoins de ses frères et sœurs humains, et il nous les révèle: il est le Modèle de notre prière.
2766 Mais Jésus ne nous laisse pas une formule à répéter machinalement (cf. Mt 6, 7; 1 R 18, 26-29). Comme pour toute prière vocale, c’est par la Parole de Dieu que l’Esprit Saint apprend aux enfants de Dieu à prier leur Père. Jésus nous donne non seulement les paroles de notre prière filiale, il nous donne en même temps l’Esprit par qui elles deviennent en nous « esprit et vie » (Jn 6, 63). Plus encore: la preuve et la possibilité de notre prière filiale c’est que le Père « a envoyé dans nos cœurs l’Esprit de son Fils qui crie: ‘Abba, Père!’ » (Ga 4, 6). Puisque notre prière interprète nos désirs auprès de Dieu, c’est encore « Celui qui sonde les cœurs », le Père, qui « sait le désir de l’Esprit et que son intercession pour les saints correspond aux vues de Dieu » (Rm 8, 27). La prière à Notre Père s’insère dans la mission mystérieuse du Fils et de l’Esprit.